L'Afrique du Sud s'est dégagé l'horizon vendredi dans la Coupe du monde de rugby en sortant largement vainqueur 36-0 du choc de la poule A contre l'Angleterre, tenante du titre humiliée.
Cette victoire, due notamment à des essais de Juan Smith et de JP Pietersen, auteur d'un doublé, et à la précision chirurgicale de Percy Montgomery au pied, ouvre la voie vers la finale pour l'Afrique du Sud, qui devrait ainsi éviter l'Australie et la Nouvelle-Zélande en quart et en demi.
L'Angleterre est en revanche confrontée à cette sombre perspective. Ses supporters craignent même peut-être déjà le prochain match de poule contre les Samoa, le 22 septembre à Nantes, s'ils se souviennent que les joueurs du Pacifique avaient fait trembler les futurs champions du monde en 2003.
"Nous sommes très déçus par le match et par notre performance", a réagi Martin Corry, capitaine anglais pour l'occasion, à l'antenne de la chaîne de télévision ITV. "Nous devons d'abord nous remettre de cette rencontre car un match incroyablement difficile nous attend contre les Samoa."
L'Afrique du Sud était la dernière équipe à avoir battue l'Angleterre en Coupe du monde, en quart de finale en 1999.
Sereine et sûre de son jeu, elle a récidivé sans surprise, mais sans le point de bonus offensif, face à une Angleterre décimée, maladroite et guère inspirée.
Déjà privée de Jonny Wilkinson et d'Olly Barkley, blessés, et de son capitaine Phil Vickery, suspendu, l'Angleterre peut aussi se croire poursuivie par la malchance avec la blessure à la cuisse gauche de Jason Robinson, foudroyé en pleine course.
En début de match, les Anglais font pourtant mieux que résister en conquête, l'Afrique du Sud se faisant même sanctionner plusieurs fois en mêlée, au point de conduire les supporters de la Rose à entonner leur "Swing low, sweet chariot" des périodes fastes de domination.
La jeunesse, le talent et la vitesse de François Steyn, Bryan Habana et JP Pietersen contrastent pourtant rapidement avec la lourdeur et l'âge d'Andy Farrell et de Mike Catt, chargés d'animer le jeu anglais, comme sur cette relance plein axe de Robinson contraint de poursuivre seul son action après avoir désespérément cherché du soutien.