L’association Famille de France veut bouter hors des écrans d’ici et d’ailleurs le monde virtuel Second Life. Motif invoqué ? Les dérives de cet univers virtuel, destiné à offrir à son usager une seconde vie numérique. Il possède une économie, et donc une monnaie, ici le Linden Dollars, une monnaie virtuelle qu’on peut échanger contre de la monnaie réelle. Comme tout modèle social, Second Life a ses évènements, ses manifestations, ses orientations et donc son côté plus noir ou ses abus manifestes, qui font sursauter Famille de France.
« La majeure partie de l’univers virtuel est créée par les joueurs eux-mêmes qui peuvent acquérir et créer du contenu (des casinos, des armes, du tabac…). Les achats entre joueurs se font grâce à une monnaie virtuelle qui est échangeable contre de l’argent réel. C’est pourquoi Second Life est présenté par les médias comme un moyen de jouer en gagnant de l’argent ou encore de visiter un univers magique et vivre une seconde vie virtuelle » dépeint d’abord l’association avant de passer au vif du sujet.
« De véritables photos et vidéos pornographiques en libre accès placardent certaines régions. Les utilisateurs ont la possibilité de mimer des rapports sexuels, allant même jusqu’à des scènes de viol, de bondage, de zoophilie et de scatophilie. Des passerelles entre l’univers virtuel et des sites Internet de pornographie permettent à l’utilisateur d’être redirigé rapidement ». S’y ajoutent des pubs « libres » pour le tabac, l’alcool, la drogue, l’utilisation de machines à sous, des loteries, effectuées sans aucun contrôle.
« Ces dérives, si elles ne concernaient que des « adultes consentants » poseraient des problèmes limités à une simple question d’éthique, mais, étant donné que des mineurs peuvent avoir accès au site sans limites, la question devient plus importante » tempère l’association qui réclame pour le coup des mesures de restrictions d’accès pour évincer les mineurs.
Famille de France n’en n'est pas à sa première incursion dans le domaine numérique. Fin 2006 par exemple, elle initiait son label de jeu vidéo « Famille de France », réservé aux jeux vidéo dénués de sexe (actes sexuels, personnages dénudés, dénigrement, etc.), de violence (actes violents entre joueurs réels ou non et les animaux, sang, etc), de drogues (présence ou vente de stupéfiants) ou d’atteintes « aux bonnes mœurs », dont la « présence et / ou utilisation de tabac ».
L'association n'en restera pas là puisqu'elle vient d'attaquer l'éditeur et l'hébergeur californiens de Second Life. A titre subsidiaire et à l'instar de l'affaire Aaargh, elle a demandé à la justice de contraindre les FAI à filtrer le site en France. L'audience aura lieu le 18 juin prochain.