Heures supplémentaires : les dix questions à se poser
- Le taux horaire est augmenté de 25% , belle affaire, on en revient au taux qui existait sous le gouvernement Jospin et qui a été réduit par le gouvernement Raffarin... extraordinaire que de présenter comme une grande avancée le retour à une situation antérieure.
- Qui dit heures de travail supplémentaires dit absence supplémentaire de la maison et donc frais supplémentaires car « qui gardera les enfants ? »
- En France, on n’a pas le droit de refuser de faire des heures supplémentaires car on peut être licencié pour « abandon de poste ». Si ces heures si gentiment proposées ne conviennent pas à votre organisation familiale, comment allez-vous refuser de les faire ?
- Des heures qui n’entrent pas dans le décompte des impôts sur le revenu ? Quand on n’a pas la « chance » de payer des impôts est-ce qu’on aura un chèque en fin d’année du percepteur pour assurer une équité de traitement entre les plus et les moins aisés de nos concitoyens ?
- Des heures supplémentaires qui ne sont pas prises en compte pour le calcul de la retraite ? Ne faudra-t-il pas en contrepartie payer à prix d’or une complémentaire retraite pour simplement subsister en notre vieil âge ?...
- Pour les temps partiels, des heures complémentaires payées au tarif des heures supplémentaires, est-ce vraiment une aubaine ou est-ce que désormais les contrats de travail de nos enfants seront systématiquement des temps partiels que l’on arrondira par des heures supplémentaires détaxées à hauteur d’un temps plein, ce qui fera de l’ensemble de nos enfants salariés des « travailleurs pauvres » potentiels ? Réfléchissez, si vous étiez un patron, n’échangeriez-vous pas un salariéà temps plein contre deux salariés à temps partiel bénéficiant selon les besoins de l’entreprise de quelques heures complémentaires détaxées ? C’est tout bénéfice et en plus vous n’avez plus de problème d’organisation du travail pendant les congés : il y en a toujours un pour remplacer l’autre...
- Restons concrets : le salarié n’a jamais pu choisir son temps de travail, c’est bien le « patron » qui décide ou pas de donner des heures supplémentaires.
- Si demain, vous « avez des mots » avec votre employeur, cela peut se traduire par la suppression pure et simple des heures supplémentaires et vous ne pourrez pas contester cette décision.
- Si je suis « patron » et que mon entreprise a des problèmes économiques : rien de plus facile, je propose à tout le monde une réduction du temps de travail accompagnée de la réduction afférente du salaire : c’est légal. Je licencie ceux qui refusent le deal, c’est légal. Ensuite je donne si nécessaire des heures complémentaires. Il n’y a pas que l’emploi de vos enfants qui est menacé mais aussi le vôtre.
- Ne faut-il pas se réserver la liberté de gagner ce que l’on gagne... sans en demander plus ?