Le policier qui s'est échappé après avoir été retenu en otage par les FARC colombiennes pendant plus de huit ans a déclaré mercredi que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt figurait parmi ses compagnons d'infortune, de même que trois consultants militaires américains.
Au cours d'une conférence de presse mercredi soir à laquelle assistait le président colombien Alvaro Uribe et le ministre de la Défense Juan Manuel Santos, Jhon Pinchao Blanco a déclaré aux journalistes avoir vu pour la dernière fois Ingrid Betancourt et les trois Américains le 28 avril.
"J'espère que mon geste (évasion) ne va pas entraîner des difficultés pour les autres", a dit Pinchao en fondant en larmes.
Jhon Pinchao Blanco a réussi à déjouer la vigilance de ses ravisseurs, membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), près de la ville de Mitu, au sud-est de la Colombie, où il a avait été capturé lors d'une attaque en 1998. Il a marché, nagé et rampé pendant 17 jours dans la jungle avant de tomber sur une patrouille d'agents de la lutte contre le narco-trafic mercredi.
Ingrid Betancourt, de nationalité franco-colombienne et membre du Congrès colombien engagée dans la lutte contre la corruption, a été enlevée le 23 février 2002 tandis qu'elle menait campagne dans le sud du pays en tant que candidate à l'élection présidentielle de la Colombie.
Les trois Américains -Marc Gonsalves, Tom Howes et Keith Stansell- avaient été capturés en février 2003 lorsque leur avion s'est écrasé au cours d'une mission de surveillance. Pinchao Blanco a précisé que Marc Gonsalves avait contracté une hépatite.
Pinchao Blanco, qui n'a pas assisté à la naissance de son fils au cours de sa longue captivité, a précisé que les autres otages et lui changeaient de camp tous les trois ou quatre mois. Au cours d'une de ces marches dans la jungle, il a fait connaissance de Clara Rojas, la directrice de campagne d'Ingrid Betancourt dont il a dit qu'elle avait donné naissance à un garçon prénommé Emmanuel.
"Je remercie Dieu pour ce miracle, après avoir si souvent perdu espoir", a déclaré à la chaîne RCN l'épouse de l'otage évadé, Margoth Zambrano.
Son mari était retenu par les FARC, le mouvement de guérilla le plus ancien et le mieux armé d'Amérique latine, en compagnie de quelque 60 personnalités politiques, soldats et autres policiers -dont les trois consultants militaires Américains.
Cela fait des années que les FARC et le gouvernement colombien ne parviennent pas à tomber d'accord sur un échange de prisonniers.
Blanco a été enlevé en novembre 1998, lorsque 700 rebelles ont attaqué et pris le contrôle de la ville de Mitu pendant trois jours, tuant 53 personnes et faisant 61 otages, a précisé Alberto Cantillo. Tous les otages ont été libérés, sauf sept.
Des habitants de Mitu ont exprimé leur soutien à Blanco avant qu'il ne monte à bord d'un avion à destination de la capitale Bogota mercredi soir.
Le ministre colombien des Affaires étrangères, Fernando Araujo, qui s'est lui-même évadé en décembre après six ans de captivité sous contrôle des FARC, a fait part de sa joie immense en apprenant la bonne nouvelle de l'évasion de son "frère" Blanco. Il a demandé aux familles des autres otages "de rester courageux et de garder l'espoir que leurs proches rentreront bientôt à la maison".
La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002 alors qu'elle menait campagne en tant que candidate à l'élection présidentielle colombienne, est aux mains des FARC depuis plus de cinq ans.
Les FARC exigent que le gouvernement respecte une zone franche de 800 km2 au sud du pays comme préalable à toute négociation sur un éventuel échange de prisonniers, ce que le gouvernement refuse de faire. AP
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