BEAUXIS SORT DU CHAPEAU, PAPÉ RECALÉ
Le verdict est enfin tombé : Bernard Laporte ert Jo Maso ont communiqué la liste des 30 joueurs retenus pour la conquête de la coupe Webb-Ellis cet automne. Parmi eux, une grosse surpise avec la présence de Lionel Beauxis. Et quelques grands déçus, comme Pascal Papé, Thomas Castaignède ou encore Dimitri Yachvili.
La sensation Beauxis
C'est l'énorme surprise de cette liste des trente : Lionel Beauxis participera à sa première Coupe du monde, quelques mois à peine après ses premières sélections pendant le Tournoi. Le staff de l'équipe de France a donc finalement décidé de prendre trois ouvreurs, sachant que Skrela peut ausssi glisser au centre. Bernard Laporte s'explique : «Pour être champion du monde, il nous faut un pied international. Lionel fait partie de ces joueurs, et il nous a donné satisfaction lors du match contre l'Ecosse.» Il prend donc la place d'un centre, en l'occurrence Florian Fritz, qui formait pourtant la paire de centres titulaires avec Jauzion la saison dernière, mais qui, fatigué, est victime d'une saison ratée et surtout des calendriers démentiels (41 matches joués l'an passé). La sentence est claire : «Ses performances ne sont tout simplement pas au niveau où on l'attendait, en club comme en sélection.»
Papé reste à quai
Le plus grand déçu de cette liste est sans aucun doute Pascal Papé, capitaine des Bleus en Nouvelle-Zélande, et qui semblait faire partie des partants certains. Le trop grand nombre de prétendants en troisième ligne a poussé les sélectionneurs à en prendre sept, et donc à sacrifier un deuxième ligne, sachant que Sébastien Chabal peut aussi monter d'un cran en cas de besoin. Le Castrais devra donc se contenter de la liste cachée, comme le justifie Laporte : «C'est un cas qui nous fait mal au coeur, mais nous ne nous voyions pas laisser Sébastien Chabal sur le bord de la touche et prendre Pascal qui ne nous a pas rassuré. On l'avait mis capitaine pour le titiller et le responsabiliser, mais il a du mal depuis un an. Il fallait être logique et laisser l'affectif de côté.»
Castaignède et Yachvili sacrifiés
La grande incertitude de cette liste des 30 concernait les lignes arrières, où un jeu des chaises musicales s'est instauré depuis quelques mois au gré des performances des uns et des autres. La grande question était de savoir la répartition qu'allait choisir l'encadrement. Depuis quelques semaines, les évènements ont changé la donne et il est devenu très difficile de faire un choix entre les autres ailiers en balance, alors que la concurrence au poste d'arrière s'est nettement effritée. En plus du choix de Lionel Beauxis, le staff tricolore a tranché, et Clément Poitrenaud sera le seul arrière de formation cet automne, Cédric Heymans ou Christophe Dominici servant de doublure en cas de besoin. A l'aile, Vincent Clerc et Aurélien Rougerie, qui semblaient en concurrence, seront bien tous les deux de l'aventure mondialiste.
C'est donc Thomas Castaignède qui est sacrifié, et le coup est rude pour l'ex-petit prince du rugby français, qui était encore il y a quelques mois l'un des leaders désignés du XV de France. Mais l'arrière des Saracens a manqué tout le Tournoi en raison d'une problème à la cuisse. Et il est surtout victime de cette tournée maudite en Nouvelle-Zélande, où il a été sévèrement critiqué par Bernard Laporte alors qu'il lui était difficile de briller au sein d'une équipe bis, surtout lorsqu'on le fait passer au centre au début du second test après lui ouvert expressement demandé de montrer ses qualités au poste d'arrière. Castaignède quitte donc le monde du rugby par la petite porte, lui qui rêvait de ne ranger les crampons que le 20 octobre. Blessé en 1999, évincé en 2003, il n'aura jamais pu briller en Coupe du monde. Jo Maso s'en excuserait presque : «C'est un crève-coeur de laisser Thomas, après la carrière qu'il a eue, tous les pépins, mais il a peu joué cette saison à cause des blessures, il n'a jamais pu exprimer ses qualités et un autre a pris sa place, c'est la loi du haut niveau.»
L'autre grand perdant des choix des sélectionneurs est Dimitri Yachvili, coiffé sur le fil par ses deux concurrents, Pierre Mignoni et Jean-Baptiste Elissalde. Le Biarrot, qui n'a jamais réussi à s'imposer derrière la mêlée tricolore, paie une saison moyenne, marquée par quelques grosses bourdes, comme cette sortie ratée en Angleterre, ou encore une passe interceptée qui a coûté la victoire à Biarritz en Coupe d'Europe face à Northampton. Il est peut-être aussi victime de son jeu réputé lent, notamment sur les sorties de ballons, qui est sans doute moins adapté au système mis en place par le staff tricolore. Laporte est en tout cas très clair : «On pense qu'à l'heure actuelle Jean-Baptiste est meilleur que Dimitri, plus vif, plus alerte, plus en forme aussi sur les derniers matches. Dimitri a un peu marqué le pas cette année, tant au niveau international qu'avec son club.»
Martin, Nyanga, Poux, les derniers élus
Il restait enfin à choisir les deux derniers troisièmes lignes parmi une pléiade de prétendants. Rémy Martin bénéficie sans surprise de son excellente fin de saison avec le Stade Français. Le Toulousain Yannick Nyanga fait lui aussi partie de la liste, malgré une saison gâchée par les blessures. Jo Maso s'explique : «Guy Novès m'a confirmé qu'il est en pleine forme, il est très compétitif, et on a besoin d'un troisième ligne coureur, qui vienne titiller l'ouvreur adverse, et c'est l'homme de la situation.» Le quatrième pilier sera un autre Toulousain, Jean-Baptiste Poux, «au nom de sa polyvalence» selon Laporte.
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