Les sociétés Garnier, filiale du géant mondial des cosmétiques L'Oréal et Adecco, spécialiste du travail intérimaire, doivent être jugées en appel à Paris comme personnes morales pour "discrimination raciale à l'embauche".
Ce procès visant de grandes sociétés cotées en Bourse est une première judiciaire en France, où les poursuites pénales pour racisme dans le monde du travail sont très rares.
Les deux sociétés avaient été relaxées en première instance le 1er juin 2006 par le tribunal correctionnel de Paris, contre l'avis du parquet, qui demandait des amendes.
Ce dernier a fait appel, de même que l'association SOS-Racisme, partie civile.
Seront également rejugés les autres prévenus relaxés en première instance, Districom, partenaire de communication de L'Oréal, et des employés de toutes les sociétés, dont l'ancien patron français de Garnier, Laurent Dubois.
Les personnes physiques encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende, les sociétés des amendes. Elles nient les faits qui leur sont reprochés.
Garnier est accusé d'avoir demandé d'exclure les candidates d'origine arabe, africaine ou asiatique d'emplois d'animatrices en grandes surfaces, lors d'une campagne promotionnelle en 2000 dans la région parisienne pour la ligne de produits "Fructis Style".
L'accusation estime qu'elle dispose d'une preuve matérielle : une mention sur un fax du 12 juillet 2000, envoyé par la société de communication Districom à des agences d'intérim.